Quatre questions pour découvrir le Professeur Arne Astrup, président du comité scientifique RNPC :
Le Professeur Arne Astrup est un éminent scientifique dont l’expertise dans le domaine de la nutrition, notamment en lien avec l’obésité et le surpoids, est reconnue au niveau mondial. Ses années d’expérience et ses recherches, qui ont fait l’objet de nombreuses communications et publications scientifiques, lui ont valu plusieurs distinctions aussi bien au niveau national qu’international. De plus, en sa qualité de leader très expérimenté, il possède un vaste réseau international.
Professeur Arne Astrup, pouvez-vous nous expliquer votre parcours dans la santé ?
Je dirige actuellement le Département de Nutrition, Exercice et Sports de l’Université de Copenhague, et je viens d’être nommé, à la Fondation Novo Nordisk, directeur d’un programme chargé de développer une nouvelle stratégie nationale pour promouvoir un poids “santé” chez les enfants et les adolescents danois ainsi que leurs familles. L’objectif est clair : réduire le nombre d’enfants et d’adolescents en surpoids au Danemark.
Avec l’approbation du ministère danois de la Santé, la Fondation Novo Nordisk a alloué à ce nouveau programme une subvention très importante. Il s’agit d’un investissement majeur, signe de la préoccupation du Danemark face à l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité infantile.
Si dans un premier temps, ma tâche sera de créer une organisation et d’initier et financer des programmes de recherche chez les enfants en impliquant leur famille, il faudra envisager après quelques années de se préoccuper également de l’obésité chez les adultes. Dans cette stratégie à long terme, il est primordial que je continue à travailler en étroite collaboration avec les centres RNPC, qui ont prouvé l’efficacité remarquable de leur programme dans la prise en charge de la surcharge pondérale et de ses comorbidités chez l’adulte. De plus, je suis persuadé que mon implication dans ce nouveau programme national me sera utile dans mon rôle de président du comité scientifique RNPC.
Pour quelles raisons avez-vous rejoint le comité scientifique du réseau RNPC ?
J’ai fait la connaissance de Rémy [Rémy Legrand, président-fondateur de Groupe Éthique et Santé et du réseau RNPC] et entendu parler du programme RNPC pour la première fois il y a trois ans et demi, le 15 décembre 2016 exactement.
J’ai été immédiatement séduit par le concept d’une prise en charge de la surcharge pondérale à la fois médicale et diététique, entièrement basée sur les résultats récents d’études cliniques publiées dans des journaux de grande renommée.
Comme vous le savez peut-être, je fais partie de plusieurs comités scientifiques, je suis auteur de nombreuses publications, j’assiste et je communique dans tous les plus grands congrès internationaux sur la nutrition et l’obésité, et je dois dire que je n’ai jamais vu un programme :
Aussi efficace à court, moyen et long terme. Notre équipe a même publié trois articles scientifiques dans le journal Obesity Medicine [journal d’expression de la World Obesity Federation] en 2018 et 2019 en apportant la preuve [1-3].
Aussi sûr :
- Grâce à l’avis médical qui est systématiquement exigé avant toute prise en charge, aux bilans sanguins obligatoires, à leur connaissance des pathologies et des médicaments ;
- Grâce à l’expertise acquise par les diététiciennes lors de leur formation chez RNPC ;
- Grâce au suivi intensif des patients réalisé chaque jour par les diététiciennes du réseau.
Évidemment, le fait que le programme RNPC soit une application directe, en condition de vie réelle, du protocole de l’étude DiOGenes [4], une étude clinique impliquant huit pays européens et que j’ai moi-même dirigée en 2010, a d’autant plus suscité mon intérêt.
Quel est votre rôle aujourd’hui chez RNPC ?
Le jour où j’ai rencontré Rémy, je lui ai suggéré la création d’un comité scientifique, que j’ai accepté de présider.
Je lui ai proposé de collaborer sur la publication d’études rétrospectives à partir des données cliniques recueillies dans l’ensemble des centres RNPC… ce que nous avons fait avec succès !
J’ai volontiers accepté de présider le congrès multidisciplinaire en juin 2018 à Marseille et je me réjouis déjà à la perspective de présider le second prévu en octobre 2020.
Qu’est-ce qui fait l’efficacité de ce programme ?
Tout d’abord, je suis toujours impressionné par la volonté du réseau (Groupe Éthique et Santé, les directeurs de centre et leurs diététiciennes) de toujours améliorer son programme. Ils ont constamment une longueur d’avance, notamment grâce à l’attention qu’ils portent aux nouvelles avancées de la recherche scientifique (biomarqueurs, microbiote intestinal…) et à leurs relations avec des équipes de recherche comme la nôtre à l’Université de Copenhague.
Le programme RNPC, en permettant une perte de poids, principalement au niveau abdominal, et une stabilisation pondérale à long terme, résout pratiquement toutes les problématiques de santé liées à la surcharge pondérale. En agissant sur la cause des comorbidités associées au surpoids et à l’obésité, il permet d’éviter l’apparition, le développement et l’aggravation de ces comorbidités (cf. schéma : RNPC, présent à tous les stades de la prévention). C’est pourquoi, des structures comme les centres RNPC sont des partenaires inestimables dans la lutte contre la surcharge pondérale et l’obésité.
Compte-tenu de l’efficacité, la sécurité et la qualité scientifique du Programme RNPC, je les encourage fortement à le partager avec autant de médecins que possible, et le congrès multidisciplinaire est une occasion fabuleuse de le faire.
[1] Thorning TK, et al. Weight loss and weight loss maintenance efficacy of a novel weight loss program: The retrospective RNPC® cohort. Obes Med. 2018;10:16-23
[2] Christensen L, et al. Metabolic improvements during weight loss: The RNPC® cohort. Obes Med. 2019;14:100085
[3] Nielsen MS, et al. Weight loss following an intensive dietary weight loss program in obese candidates for bariatric surgery: The retrospective RNPC® cohort. Obes Med. 2019;15:100127
[4] Larsen TM, et al. Diets with high or low protein content and glycemic index for weight-loss maintenance. N Engl J Med. 2010 Nov 25;363(22):2102-13